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Biblio Fem- Les voleurs d'innocence

C’est un roman empli de mystère. Un mystère qui nous tient en haleine tout en prenant son temps (ce que j’ai personnellement adoré),. Un roman à la lisière du fantastique, à la Edgar Allan Poe. Il y a de la poésie par l’omniprésence des fleurs, leurs odeurs et leurs couleurs. Il y a de la féminité, une féminité refoulée, une féminité refusée, une féminité érotisée, une féminité multiple.



La rentrée littéraire de 2024 se prépare doucement... Une éffervéscence qui n'a pas manqué de me faire penser à mon énorme coup de cœur de 2023, justement découvert lors de la rentrée littéraire de l’automne précédent : Les voleurs d’innocence de Sarai Walker. Roman publié aux éditions Gallmeister et paru en poche dans la collection Totem en avril dernier. Un récit foisonnant, féministe et gothique, parfait à dévorer cet été !

 

Nous sommes en 1950. Iris, notre narratrice, est la quatrième d’une famille de cinq filles. Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel. Toutes portent un nom de fleur, héritage du passé de leur mère, Belinda. Héritage s’avérant être une malédiction. Car, comme le chantent les paroles d’une comptine de l’époque, « Les sœurs Chapel, d’abord elles sont mariées, puis elles sont enterrées ». Dans leur manoir aux airs gothiques, chaque nouvel arrivant masculin détruit davantage leurs vies. Belinda, leur mère, les met en garde. Vêtue d’une longue robe blanche, aussi pâle que les fantômes qu’elle croise la nuit, elle tente de les sauver. Malheureusement, il n’y a guère qu’Iris pour la croire, qu’Iris pour ne pas la condamner à la folie.





L'avis d'Alexandra:


C’est un roman empli de mystère. Un mystère qui nous tient superbement en haleine (ce que j’ai personnellement adoré). Un voyage à la lisière du fantastique, à la Edgar Allan Poe. Il y a de la poésie, grâce à l’omniprésence des fleurs, leurs odeurs et leurs couleurs. Il y a de la féminité. Une féminité refoulée, une féminité refusée, une féminité érotisée, une féminité multiple.




Il y a aussi énormément de parts d’ombre. La fortune des Chapel s’est faite sur le sang des victimes des armes à feu vendues aux quatre coins du monde. Ce sont les esprits de ces morts qui hantent Belinda (l’autrice s’est d’ailleurs inspirée de la légende de Sarah Winchester). La condition des femmes est constamment questionnée, tout comme leur asservissement attendu envers les hommes. La masculinité regorge de noirceur dans ce roman, et on ne peut s’empêcher de questionner les intentions de l’autrice.


J’avoue avoir été subjuguée par ce roman unique, atypique. Il m’a laissé une furieuse envie de peindre des asters et des iris, de laisser les couleurs et les pétales exprimer ma propre fémininité, à la manière de Georgia O’Keeffe.

 

Extrait :

« Mais je crois que j'ai fini par comprendre que c'est mon destin d'être une de ces folles. Une de ces femmes qui disent la vérité, aussi terrifiante soit-elle. Une de ces femmes qui se tiennent à l'écart de la foule, se concentrant non pas sur les visages en colère et désapprobateurs, mais au-dessus d'eux, sur le ciel d'un bleu jacinthe éclatant qui ressemble aux fleurs qui poussent dans son jardin. »

 


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